FNS, salle plénière, Wildhainweg 21
avec interprétation simultanée français – allemand
Changements géopolitiques : quelles conséquences sur les hautes écoles ?
09.00 – Accueil (café & croissants)
09.30 – Mot de bienvenue
Anne Laufer, présidente de SUPRIO
>Présentation
09.40 – Le livre de recettes des autocrates – et ce qu’ils en font
Exposé et discussion
Eva Maria Belser, titulaire de la Chaire de droit constitutionnel et administratif et de la Chaire UNESCO pour la démocratie et les droits humains, co-directrice de l’Institut du fédéralisme, Université de Fribourg
>Présentation
Après la chute du mur de Berlin, même ceux qui se moquaient de la théorie de la « fin de l’histoire » de Fukuyama pensaient qu’il avait finalement peut-être raison. La démocratie libérale semblait avoir triomphé et sa diffusion mondiale n’être qu’une question de temps. Cependant, les indicateurs mondiaux de la démocratie montrent depuis plusieurs années une nette tendance au recul. Non seulement les jeunes démocraties traversent des turbulences, mais même les systèmes établis vacillent, voire s’effondrent. Les tendances autocratiques suivent toujours un même schéma : affaiblissement de la société civile, puis attaques contre les médias avant que les universités ne soient prises pour cible. La séparation des pouvoirs est ensuite ouvertement violée, l’indépendance de la justice bafouée et, enfin, les parlements sont marginalisés ou instrumentalisés au profit d’un renforcement du pouvoir autocratique. Dans son analyse des effets du contexte géopolitique sur le monde académique, la Prof. Eva Maria Belser examinera les stratégies des autocrates et leurs conséquences sur la démocratie, l’État de droit, les droits humains et la vie universitaire. Elle conclura en abordant les moyens dont disposent les universités pour mieux se prémunir contre les pressions croissantes sur la liberté d’expression et la liberté académique.
Discussion modérée par Marius Widmer, vice-président de SUPRIO
10.40 – PAUSE
11.00 – Les défis liés à la communication dans un contexte polarisé et marqué par les tensions internationales
Case studies et World Café (en anglais)
Christian Degen, directeur de la communication et du marketing et Brigit Bucher, directrice des relations média, Université de Berne, Nicole Kasielke, responsable des canaux de communication, ETH Zurich et Marco Cattaneo, directeur de la communication, Université de Genève
>Présentation
Les bouleversements géopolitiques posent non seulement des problèmes opérationnels et structurels aux universités, mais entraînent également des risques pour leur réputation et constituent donc des défis pour les services de communication. Dans un monde de plus en plus polarisé, les hautes écoles sont soumises à une surveillance accrue, doivent justifier publiquement leurs décisions ou sont invitées à prendre position sur les crises internationales. Des thèmes politiquement très sensibles, comme le conflit au Proche-Orient, sont également source de tensions et/ou de protestations au sein des universités. Ces situations sont extrêmement délicates sur le plan de la communication. Une communication active, transparente et fondée sur des valeurs devient alors une ressource essentielle pour éviter de nuire à la réputation et préserver la confiance. A partir d’exposés présentés par les Universités de Genève et de Berne ainsi que l’ETH Zurich, le World Café sera l’opportunité de discuter des expériences sur différents thèmes, allant du positionnement géopolitique au travail médiatique concret.
12.15 – LUNCH DEBOUT
13.15 – Comment l’ETH Zurich encourage ses chercheurs et chercheuses à s’engager entre science et politique
Présentation et discussion
Benedikt Knüsel, responsable du Science-Policy Interface, ETH Zurich
>Présentation
La pandémie de coronavirus n’est pas la première à l’avoir démontré : dans leurs décisions et leurs préparatifs, les responsables politiques et administratifs souhaitent et ont besoin de s’appuyer sur les connaissances scientifiques actuelles. Parallèlement, de nombreux chercheurs et chercheuses souhaitent mettre leur expertise au service des décisions politiques. Le Science Policy Interface, créé en 2022, sert de point de contact central pour tous les membres de l’ETH Zurich qui s’engagent dans l’interaction entre science et politique. Entrées en vigueur en 2024, les lignes directrices de l’ETH Zurich sur l’engagement scientifique et politique encouragent explicitement les membres de l’ETH à mettre leurs connaissances au service de la politique et à soutenir ainsi la prise de décision politique. L’interface accompagne les scientifiques de la haute école dans le cadre de cet engagement. Les ETH Policy Fellowships, un programme sur mesure destiné aux cadres du secteur public, renforce encore ce transfert entre science et politique. Benedikt Knüsel présentera les directives de l’ETH Zurich à l’aide d’exemples et évoquera la manière dont ce modèle évoluera avec la création d’une école de politique publique à l’automne 2025.
Discussion modérée par Marcel Falk, chef de la communication et des public affairs, SCNAT
14.15 – PAUSE
14.30 – L’expertise scientifique dans un environnement médiatique numérique et saturé
Keynote et discussion
Gilles Marchand, ancien directeur général de la SSR, directeur de l’Initiative Média Philanthropie, Université de Genève
>Présentation
La polarisation de la société augmente partout en Europe. La Suisse ne fait pas exception à la règle comme semble le démontrer le dernier baromètre électoral publié par la SSR. Cette polarisation concerne au premier chef le couple indissociable de la politique et des médias. Parole politique tranchée, arguments simplistes pour faire mouche d’un côté, recherche frénétique de l’attention ou usage grandissant de l’IA de l’autre, les moteurs de cette polarisation semblent clairs. Dans ce contexte, l’expertise scientifique devient essentielle – pour objectiver le dialogue dans la société, pour poser les bases de solutions communes. Mais alors, comment faire pour que cette expertise scientifique atteigne le public dans un environnement médiatique numérique et saturé ? Quelles pistes aussi pour que les universités et les hautes écoles apparaissent en tant que telles dans le débat public, puisant au passage dans cette visibilité des relais pour assurer le financement de la recherche – le tout sans dévoyer la nature des contenus ?
Questions et discussion modérée par Marius Widmer, directeur de la communication, Université de Fribourg
15.30 – Mot de clôture
Anne Laufer, présidente de SUPRIO
15.35 – Networking et Apéro
Nous nous réjouissons de revenir sur cette journée avec les participantes et participants.


